François Guyot (IMPMC, Muséum National d’Histoire Naturelle, Paris): "Quelques réflexions sur la vie microbienne hydrothermale et sur sa probabilité dans les oceans liquids des lunes glacées de Jupiter et Saturne "
3 juin 2021Avec leurs océans globaux et de probables systèmes hydothermaux sur leurs fonds océaniques, certains satellites glacés de Jupiter et Saturne sont un des endroits les plus intéressants pour la recherche de vie extra-terrestre dans le système solaire. De ce point de vue, Encelade est particulièrement pertinent en raison de l’éjection vers l’espace de jets de matériaux, di-hydrogène et méthane en particulier, dont la compositon a été mesurée par la sonde Cassini. Dans cet exposé, je montrerai par le développement de modèles géochimiques thermocinétiques que l’interprétation souvent donnée des données de Cassini par des phénomènes hydrothermaux de type serpentinisation ne peut pas expliquer les observations. Mais aussi, par analogie avec la physiologie de microbes terrestres, que ces modèles prédisent que les éventuels évents hydrothermaux à la base de l’océan global sont habitables par des micro-organismes. Le modèle biogéochimique prédit un milieu particulièrement favorable pour des archaea méthanogènes hypertherophiles avec des températures optimales de l’ordre de 90°C. De plus, l’inclusion d’une telle biomasse dans la dynamique chimique de la planète produit des compositions compatibles avec les données de Cassini. Ce qui ne signifie en aucun cas que la vie existe dans l’océan d’Encelade mais que, comme je le discuterai en détail, des mécanismes abiotiques alternatifs de production de méthane doivent être activement recherchés. J’étendrai enfin ces considérations vers une discussion plus générale des possibilités du vivant à haute ou très haute température.
Mots clés : grands isterre seminaires
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- Virginie Pinel
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- Angelique Carrara
- Benjamin Malvoisin
- Henri Claude Nataf
- 8 juin 2021 10:52
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